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Articles

Affichage des articles du juin, 2017

VICTOR HUGO VIENT DE MOURIR, Judith Perrignon

La rumeur court, les esprits s'échauffent, Paris est en ébullition, et pour cause, Victor Hugo est à l'agonie. "Paris est un corps fiévreux tandis que le poète lutte contre l'attraction de la terre". Le plus grand des poètes a attrapé un mauvais coup de froid et à 83 ans cela ne pardonne pas. Ce roman nous raconte cette journée du 22 mai 1885 au cours de laquelle Victor Hugo a rendu l'âme, et les jours qui ont suivi parcourus par l'agitation d'un peuple saisi d'émotion. La foule est rassemblée sous les fenêtres du poète, et les autorités craignent des débordements. Ce qui est frappant à la lecture de ce roman est l'adulation dont Hugo est l'objet de la part de tout un peuple qui salue en lui son défenseur le plus acharné et l'écrivain le plus engagé. Sa gloire littéraire est indissociable de ses colères et de son engagement en faveur des plus faibles, des laissés-pour-compte. Ainsi le choix du lundi pour le déro...

|| Avis film || du grand cinéma...

Synopsis : "1944, Julien est pensionnaire dans un collège catholique. Il découvre trois nouveaux venus, parmi eux Jean Bonnet, un garçon fier et secret. Les deux pensionnaires se lient d'amitié. Peu après, la gestapo pénètre dans le collège, arrête Jean et deux autres enfants juifs ainsi que le père Jean, accusé de résistance active. Cet événement sonnera le glas de l'enfance et de l'innocence de Julien qui n'oubliera jamais." On comprendra que le "Au revoir les enfants" prononcé par le père Jean à la fin du film est en fait un adieu.   Ce que j'en pense : Dans ce film à caractère historique, Louis Malle convoque un épisode douloureux de son enfance. Le personnage de Julien Quentin est son double cinématographique. Salué par la critique et ayant reçu l'oscar du meilleur film étranger en 1988, "Au revoir les enfants" est un très beau film et constitue un bon support pédagogique pour aborder en classe l...

La faute de l'Abbé Mouret, Emile ZOLA.

Émile Zola a traité deux fois des amours interdites et maudites, dans la Curée et dans la faute de l'Abbé Mouret. Ici, dans les profondeurs de la Provence , Serge, jeune prêtre ,a choisi la Vierge pour compagne et la prière pour éxulter. Loin du tumulte de la ville et de ses tentations il pense se protéger des affres de la vie terrestre. Pourtant son existence va vite se transformer en enfer quand il croisera le chemin d'Albine qui lui fera oublier son statut et le plongera dans la moiteur du désir. Dans ce roman inattendu, le naturalisme est au service du romantisme, la précision des descriptions est cinématographique, l'amour douloureux et le repentir peu amène.  Je vous invite à lire ce huis clos étouffant et à assister au duel impromptu entre Dieu et Eros.  Chadia

Avis film...Bright Star de Jane CAMPION

  Synopsis : "Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans, John Keats, et sa voisine Fanny Brawne entament une liaison amoureuse secrète.  Pourtant, les premiers contacts entre les deux jeunes gens sont assez froids. John trouve que Fanny est une jeune fille élégante mais trop effrontée, et elle-même n’est pas du tout impressionnée par la littérature. C’est la maladie du jeune frère de John qui va les rapprocher. Keats est touché par les efforts que déploie Fanny pour les aider, et il accepte de lui enseigner la poésie. Lorsque la mère de Fanny et le meilleur ami de Keats, Brown, réalisent l’attachement que se portent les deux jeunes gens, il est trop tard pour les arrêter."  Ce que j'en pense :  Depuis sa palme d'or en 1993, Jane Campion figure parmi les plus grands cinéastes de notre époque. Toujours soucieuse du détail et des magnifiques et vastes paysages, elle reste fidèle à son style dans "Bright star" qui narre l...

Avis Théâtre "Et pendant ce temps Simone veille"

Après notre sortie théâtre d'hier, voici ce que nous en avons pensé : Chadia "Simone Veil veille" part d'un projet plutôt intéressant, dans une mise en scène emportée , dynamique et décalée, avec l'honorable Simone Veil en chef d' orchestre,  nous assistons à une frise chronologique vivante et bruyante nous relatant 50 ans de déboires et luttes féminins.De la révolution domestique Moulinex à la révolution gynécologique, les combats et les victoires sont illustrés en tableaux vivants et grinçants, le rire est là face à cette pièce facile, trop facile même. J'ai pour ma part décroché et me suis sentie très mal à l'aise lorsque pendant 5 minutes nous avons eu droit aux clichés les plus caustiques  sur les femmes voilées, qui sont "des femmes stores "et "qu'à cause de leurs fichus, la France est fichue," sans parler des jeunes de banlieues qui ne savent qu' enfermer les filles dans des caves pour leur imposer...

Un lieu à soi, Virginia Woolf...un texte lumineux et inspirant

Une chambre à soi, Virginia WOOLF, éditions 10-18.(je vous conseille de privilégier la nouvelle traduction de Marie DARRIEUSSECQ avec le titre "un lieu à soi" aux éditions DENOEL) "Pourquoi un sexe est-il si prospère et l'autre si pauvre? Quel est l'effet de la pauvreté sur le roman?" A travers ces deux questions, Virginia Woolf pose la problématique de cet essai pamphlétaire publié en 1929. Qu'est-ce qui peut permettre à une femme de devenir un grand écrivain? Qu'est-ce qui peut permettre à sa créativité de se déployer? Sa thèse est qu'il faut disposer d'une pièce à soi et de suffisamment d'argent; "de la liberté et de la paix", or à l'époque du début du 20ème siècle, ce n'est pas chose aisée pour les femmes. Née en 1882 à Londres, Virginia Woolf n'est pas allée à l'université et ce sera un des grands regrets de sa vie; en revanche, son père Sir Leslie Stephen mettra à disposition de sa fi...

Lascive et pensive...

"Je viens d'une terre où l'on enterre le chagrin, Je viens d'un ciel qui tisse de lumineux desseins, Des amours alanguies naissent en mon sein, Je sème des sonnets qui éclaboussent mon chemin, De l'été je suis l'ombre mutine, Du printemps une Diane divine, De l'hiver je chasse la torpeur assassine, Et l'automne m'abreuve d'une mielleuse bruine Je suis d'ici et de là-bas, Je danse quand d'autres trébuchent au moindre pas, Je viens d'une terre où l'on enterre le chagrin, Je viens d'un ciel qui tisse de lumineux desseins". (Texte : Chadia / peinture : J. Godward)