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VICTOR HUGO VIENT DE MOURIR, Judith Perrignon

La rumeur court, les esprits s'échauffent, Paris est en ébullition, et pour cause, Victor Hugo est à l'agonie. "Paris est un corps fiévreux tandis que le poète lutte contre l'attraction de la terre".
Le plus grand des poètes a attrapé un mauvais coup de froid et à 83 ans cela ne pardonne pas. Ce roman nous raconte cette journée du 22 mai 1885 au cours de laquelle Victor Hugo a rendu l'âme, et les jours qui ont suivi parcourus par l'agitation d'un peuple saisi d'émotion.
La foule est rassemblée sous les fenêtres du poète, et les autorités craignent des débordements.
Ce qui est frappant à la lecture de ce roman est l'adulation dont Hugo est l'objet de la part de tout un peuple qui salue en lui son défenseur le plus acharné et l'écrivain le plus engagé. Sa gloire littéraire est indissociable de ses colères et de son engagement en faveur des plus faibles, des laissés-pour-compte. Ainsi le choix du lundi pour le déroulement des funérailles est vécu comme une trahison par ses proches qui souhaitaient que les travailleurs puissent être présents. Or les autorités s'y opposent.
 Après de vives polémiques sur la date et le lieu qui accueillera sa sépulture (cimetière ou Panthéon), c'est finalement le lundi 1er juin 1885 qui a été retenu pour les obsèques nationales. Les écoles et théâtres seront fermés, quelques boutiques aussi mais ce jour ne sera pas férié. 
La dépouille de V. Hugo sera suivie par plus d'un million de personnes jusqu'à sa dernière demeure au Panthéon. Une foule émue qui tenait à lui tirer sa révérence.
Un roman passionnant et édifiant sur l'hommage rendu par toute une nation au plus illustre des écrivains.
(chronique: Amira , photo : Chadia)

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