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Deux belles découvertes...pour mes enfants.



Maison Van Gogh, Auvers-sur-Oise (95).

Prendre quelques jours de congés pendant les vacances scolaires, c'est pour moi l'occasion de préparer un petit programme afin d'emmener mes enfants faire de belles découvertes culturelles. Entre un atelier à l'institut du monde arabe, une rapide virée dans les entrailles du Panthéon, nous avons pris le temps de savourer une visite dans la dernière demeure d'un peintre de génie Vincent VAN GOGH. L'auberge Ravoux a accueilli cet immense artiste du 20  mai 1890 jusqu'au 29 juillet 1890, date de sa mort dans cette même auberge.
Avec conviction et énergie, il a consacré sa vie à son art, en peignant parfois à un rythme effréné, notamment lors des 70 jours passés à Auvers et pas moins de 80 oeuvres peintes! 

Il est émouvant de se retrouver dans la petite mansarde qu'il a occupée, dans laquelle ont séché ses oeuvres et dans laquelle il a poussé son dernier soupir après deux jours d'agonie.
Contrairement à l'idée répandue sur sa personnalité, à savoir celle d'un homme alcoolique, colérique, voire incontrôlable, il est sans doute exagéré de le dépeindre ainsi et sa correspondance ainsi que les témoignages nous décrivent un homme loin de ces clichés et plutôt aimable et digne de confiance.
Son œuvre est traversée par des crises et il était épris de liberté, une liberté de création qu'il a payé cher. 
Il souffrait incontestablement de troubles de l'humeur, on pourrait aujourd'hui dire qu'il était bipolaire voire schizophrène, mais il était avant tout incompris de son époque et les moeurs de son temps n'ont pas accueilli favorablement la peinture de celui que l'on qualifie de figure emblématique de l'impressionnisme.
Vincent VAN GOGH a pu dédier toute sa vie à la pratique de son art grâce au soutien indéfectible de Théo, son jeune frère qui était un véritable mécène pour son aîné. Ce dernier était un galeriste reconnu dans le milieu de l'art parisien, et on peut aujourd'hui s'interroger et s'étonner sur le fait que Vincent n'aie pas vendu plus de deux toiles de son vivant pour trois fois rien...quand on sait qu'aujourd'hui elles valent des millions d'euros.
La réponse est vraisemblablement à chercher du côté de sa correspondance avec son frère dans laquelle, l'artiste nous livre les clés de compréhension de sa vision de cet art qu'il pratique avec frénésie et passion.
Marcher sur les pas de Van Gogh, se tenir dans la pièce, aujourd'hui vide, mais pleine d'une présence qui se ressent, voir les deux frères reposés côte à côte dans le cimetière d'Auvers-sur-Oise, se tenir à l'endroit où il a posé son chevalet pour peindre l'église Notre-Dame d'Auvers, c'est assurément un ravissement que l'on éprouve rarement.



Le malade imaginaire de MOLIERE, 1673, Comédie-ballet. 
Actuellement au théâtre Saint-Georges, Paris 75009.
Cette découverte était plutôt réservée à mon aîné, car cette pièce est proposée à un public familial avec des enfants à partir de 8 ans.

C'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai fait découvrir à mon fils aîné la toute dernière pièce de l'auteur majeur du siècle classique, Molière de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin (1662-1673).
Le théâtre se vit, s'éprouve, se ressent, et avec une telle mise en scène drôle et captivante, les enfants ne peuvent qu'être éblouis même si la langue française du XVIIème siècle leur échappe.
Sous couvert du rire, Molière dépeint les moeurs de la société du XVIIème siècle, en critiquant sans retenue les travers de ses contemporains et nous offre une farce qui comme toute comédie a vocation à connaître un dénouement heureux.
Pour l'anecdote, C'est lors de la quatrième représentation que Molière jouant le rôle de Argan "le malade imaginaire" , lui même très malade poussa son dernier soupir.
L'ovation a la fin de la pièce a ému les comédiens et comme le dit celle qui joue si énergiquement le rôle de Toinette, la servante de Argan "il faut absolument venir au théâtre"...c'est l'assurance de passer  de véritables moments de ravissements esthétiques et de satisfactions intellectuelles!


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