Une saison en méditation de Joshin Luce BACHOUX, paru le 3 mars 2021 aux éditions du Cerf, 185 pages, 15 euros.
Il y a quelques années, je n'aurais vraisemblablement pas porté mon attention sur ce titre, ni même sur l'auteure dont le titre de nonne bouddhiste m'aurait laissée dubitative mais néanmoins intriguée.
Depuis près de deux ans, je perçois le monde qui m'entoure différemment, avec plus d'acuité, et me laisse aller à plus de contemplation dans mon quotidien de citadine entourée de béton, de pollution et de l'arrogance de la nature humaine.
Evidemment pour qu'un tel changement s'opère, un certain nombre d'événements se sont produits m'ayant fait prendre conscience de ma finitude et du temps fuyant. L'âge canonique est, paraît-il, un cap important dans une vie et je vous laisse le soin de définir cet âge de la maturité.
Le livre de J. L. BACHOUX est un traité de méditation qui initie à l'éveil de ce qui nous entoure, à commencer par la nature; les bourgeons du printemps, les couleurs de l'automne, un rayon de soleil qui réchauffe, le chant matinal d'un rouge-gorge ou d'une mésange, et nous voilà entrés dans l'apprentissage du "vagabondage créatif" par la contemplation des petits détails des saisons de la nature et par les émotions que cela procure. Les sens en éveil, nous renaissons à nous mêmes.
Joshin Luce BACHOUX a été ordonnée nonne bouddhiste dans un monastère japonais et dispense son enseignement lors de retraite à travers toute la France. Plus qu'une religion, le bouddhisme est une philosophie de vie qui permet d'orienter notre regard sur notre propre vie et sur ce qui nous arrive afin d'en tirer les enseignements qui nous mèneront à plus de sagesse.
Je vous reproduis ici un extrait de la chronique qui m'a le plus inspirée parmi les 50 chroniques qui composent ce livre :
"Penser comme une montagne
...sortir de nos limites, sortir de nous mêmes, expérimenter pour mieux aimer, pour mieux comprendre. Laisser vivre avec nous, en nous, tous les êtres vivants et apprendre leurs aubes, le goût du serpolet, la danse des fleurs, le jeu des courants, là-bas dans l'océan...
devenons plus poreux, plus perméables, apprenons à vivre ensemble, aimant tout ce qui existe, quittons notre place d'humain dominateur, soyons plus humble avec notre frère le loup, nos frères les oiseaux.
Pourrons-nous travailler ensemble à l'avenir de notre planète ? Nous remettre dans la grande tapisserie de l'évolution dont nous sommes certes la trame, mais pas le maître d'oeuvre?
Lorsque nous sommes assis dans un pré au milieu des fleurs, ou sous un pin dans le parfum de la forêt, c'est la joie qui nous emplit; lorsque nous écoutons le chant de l'alouette, nous devenons un avec le rythme de l'univers, nous connaissons dans notre corps même ce lien intime qui nous unit à ce qui vit - et j'inclus là les grains de sable et les blanches pierres plates au creux des calanques...lorsque nous faisons silence devant un horizon de montagnes, sommet après sommet, brouillard bleuté où se perd notre regard, nous réalisons que nous sommes reliés à tout ce qui est plus grand que nous....ce monde qui nous nourrit, corps et âme.
Vivre avec la terre et nous plus contre elle, ce n'est ni un effort, ni une obligation morale mais un jeu, un plaisir, une danse où prendre soin avec délicatesse, avec générosité de chaque élément de ce monde revient à prendre soin de nous (...) nous résonnerons à la beauté et pas à l'obligation.
Asseyez-vous au pied d'un arbre, parlez-lui, et surtout, écoutez-le."
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Je vous parlerai très prochainement du nouveau livre de Fatiha AGAG-BOUDJAHLAT (les nostalgériades) dont je suis depuis quelques années avec grand intérêt les publications et les interventions dans le débat public sur les thèmes de la laïcité et du féminisme universaliste.
à paraître aux éditions du Cerf le 15 avril 2021.
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