Sous la direction de l'historienne Annie Cohen-Solal, cette exposition qui a ouvert ses portes le 4 novembre 2021 au musée de l'histoire de l'immigration donne un autre regard sur la trajectoire du plus célèbre des peintres français qui était espagnol, Ruiz Pablo PICASSO (1881-1973).
Un sujet qui ne pouvait pas mieux tomber en ces temps où les discours les plus anxiogènes et les plus venimeux occultent la richesse qui peut naître des échanges migratoires et donne à voir la difficulté d'être un étranger que ce soit en 1900 ou aujourd'hui.
Dans l'exposition, le visiteur évolue dans un parcours labyrinthique afin de faire comprendre ce que ressent l'étranger qui "arrive dans un pays dont il ne maîtrise ni la langue ni les codes".
En ma qualité d'étudiante en histoire de l'art, j'ai bien évidemment déjà visité des expositions qui présentaient l'œuvre de Picasso d'un point de vue purement artistique mais jamais par le biais de cet angle, qui aborde la dimension politique des œuvres de l'artiste qui peint, dessine, sculpte et "qui a fait de son statut d'expatrié un moteur artistique en explorant en permanence des formes et des univers différents".
Selon le directeur général du palais de la prote dorée, Pap NDIAYE, il s'agit à travers cette exposition de mettre en lumière les liens entre l'histoire politique et l'œuvre de l'artiste. Ainsi, nous sommes invités à nous intéresser davantage à l'histoire et la biographie de l'artiste. Derrière le mythe il s'agit de révéler le portrait que les autorités ont dressé de lui et les obstacles qui se sont opposés en raison de son Statut d'étranger, d'artiste et d'ami des anarchistes.
Vous y découvrerez des documents exceptionnels parmi lesquels la demande de naturalisation que Picasso dépose le 03 avril en 1940; un texte succinct qui se termine par sa signature imposante, signe de l'assurance qu'il a dans l'issue favorable de sa démarche. Un refus lui sera opposé, et cette humiliation restera sa blessure secrète. Ironie de l'histoire, quand la nationalité française lui sera proposée en 1958, il la refusera. Il est alors âgé de 77 ans et confortablement installé sur les plus hauts sommets de la notoriété artistique du XX ÈME siècle. Il sera d'ailleurs un des seuls artistes à recevoir de son vivant l'honneur de présenter une rétrospective au Grand Palais.
À voir au Palais de la porte dorée jusqu'au 13 février 2022.
8 euros l'entrée. Gratuit pour les mois de 18 ans.
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