William Harford et sa femme Alice mènent la vie banale d'un jeune couple new-yorkais...Aussi lorsque Alice révèle à son mari ses fantasmes adultères, William, dévoré par cette troublante confession, cède à la jalousie et au jeu de la tentation. Il entame alors un périple nocturne où ses obsessions le mènent en des lieux étranges et mystérieux...
Cinéphile depuis mon plus jeune âge, je ne peux qu'être enthousiaste à l'idée de parler de cette passion qui m'a doucement menée jusqu'à la littérature et a fait de cette dernière une échappatoire à la médiocrité du quotidien et à la routine abrutissante dans laquelle peuvent tomber nos vies.
Il est des films que l'on ne peut que faire figurer dans son palmarès des chefs-d'oeuvre du 7 ème art. Ainsi EYES WIDE SHUT que certains ont jugé choquant, d'autres fascinant...mais qui ne laisse personne indifférent, à l'image de son réalisateur, l'immense Stanley KUBRICK (1928-1999), qui décède pendant la post-production et n'apportera donc pas tous les éclairages nécessaires à la compréhension des énigmes qu'il façonne et nous livre dans ces films.
Je n'ai pas vu la totalité des films de Kubrick, et je ne cache pas que certains ne m'ont pas plu. je citerai par exemple "Orange mécanique" qui, certes recèle de nombreuses références et est d'une richesse philosophique remarquable mais que j'ai franchement trouvé esthétiquement déplaisant. Cela dit, je le reverrai volontiers si ce n'est que pour écouter la musique qui irrigue le film (BEETHOVEN) et pour le jeu exceptionnel de Malcolm McDowell.
"Eyes wide shut" ne déroge pas à la règle kubrickienne de nous offrir une oeuvre aux multiples entrées, un labyrinthe qui stimule autant qu'il n'agace nos neurones!
KUBRICK nous invite encore une fois à nous torturer les méninges pour saisir les enjeux esthétiques de son cinéma, pour saisir la complexité de son oeuvre à la croisée de plusieurs arts.Regarder un film de KUBRICK c'est à chaque fois vivre une expérience singulière. Je n'ai certes pas saisi toutes les subtilités de cet ultime opus qu'est "eyes wide shut" mais j'en perçois la grande réussite esthétique.
Entre exploration du regard, du couple et de ses interrogations, fantasmes, rêves, ...KUBRICK adapte ici librement une nouvelle de Arthur Schnitzler (dont j'affectionne particulièrement les aphorismes) et soulève une question majeure, à savoir "comment un concept aussi paradoxal que le couple peut exister?" et par-delà cette question, met en lumière le fossé qui existe entre les sexes.
Au-delà de la beauté du film, du jeu des acteurs, de la réflexion profonde qu'il suscite...un film qui s'ouvre sur la valse de Chostakovich et qui se clôt par cette toute dernière parole "fuck" ne peut qu'emporter toute mon adhésion!!
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