Correspondance 1944-1959, Albert CAMUS et Maria CASARES. éditions GALLIMARD, 1275 "délicieuses" pages.
A l'air du numérique, des sms, émoticônes et autres expressions réduites de la pensée, qui songerait à lire les 865 lettres incandescentes de cette correspondance qui dura quinze ans entre le prix Nobel de littérature 1957 et la talentueuse actrice Maria Casarès.
Je ne peux que remercier chaleureusement et tendrement la personne qui m'a fait connaître la relation qui unissait ces deux êtres et cette correspondance inédite que la fille de A. Camus, Catherine, a accepté de publier pour le plus grand bonheur des amoureux de la belle littérature.
Parce que cet objet est d'une qualité littéraire inouïe! Je n'ai certes pas de sympathie particulière pour les hommes volages, et il est une évidence, Albert Camus aimait les femmes, mais n'était amoureux que d'une seule. C'est en 1944, que Camus (1913-1960) et Maria (1922-1996) se rencontrent et deviennent amants. Après un éloignement dû aux aléas de la vie, ils se retrouveront par hasard et ne cesseront de s'aimer jusqu'à la mort accidentel de l'écrivain en janvier 1960 dans un accident de voiture.
"...cette correspondance croisée révèle quelle fut l'intensité de leur relation intime, s'éprouvant dans le manque et l'absence autant que dans le consentement mutuel, la brûlure du désir, la jouissance des jours partagés, les travaux en commun et la quête du véritable amour, de sa parfaite formulation et de son accomplissement." (notes de l'éditeur)
La lecture de cette correspondance s'annonce jubilatoire et afin de vous donner envie de vous y plonger et de vous y perdre, voici un extrait des plus enflammés : Albert Camus à Maria Casarès (27 juillet 1949)
[...]Moi aussi, mon amour, j'ai rêvé et je rêve d'une vie avec toi. Mais d'autres fois quand je me trouvais dans l'impasse, j'ai rêvé d'un accord supérieur, d'une sorte de mariage secret qui nous aurait réunis par-dessus les circonstances, où que nous soyons l'un et l'autre, d'un lien admirable que nous n'aurons cessé de fortifier, invivable aux autres, mais pour nous, vrai cordon nourricier. Je pensais alors que toi et moi, assurés l'un de l'autre jusqu'à la mort, comme je le sens, pouvions alors vivre ce qui était à vivre, mais laissant intangible le coeur même de la vie, de notre vie, revenant l'un à l'autre avec la même certitude, la même intelligence, la même tendresse [...]
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