J'ouvre ici un cycle pour parler de l'amour, expliquer l'amour, dire l'étreinte, clamer sa passion et ce grâce notamment à la poésie, les correspondances des écrivains...parce que les tourments de la passion peuvent traverser chacun de nous avec plus ou moins d'intensité, nous trouvons dans l'art et la littérature de quoi apprendre à résister au chagrin, endurcir son coeur (et pourquoi pas!), élever son âme, acquérir en sagesse face à ceux qui ne comprennent pas qu'il est des coeurs fragiles!
Ceux/celles qui aiment vivre leurs passions amoureuses intégralement ne peuvent pas se contenter d'un brouillon et face au doute qui s'installe certain(e)s préfèreront le prolonger afin de faire durer l'espoir, même si la vérité a déjà pris place dans notre for intérieur.
Quand les pauvres espoirs s'envolent, que le coeur se flétrit et que l'on s'enfonce dans le renoncement, la poésie et la littérature peuvent être une aide précieuse pour mettre des mots sur ses maux ou en tout cas pour le simple ravissement esthétique que nous procure les mots qui disent l'amour.
Je commencerai par Pierre de Ronsard (1524-1585), avec Madrigal, autre temps mais une si juste façon d'envisager les tourments de l'amour :
Si c'est aimer, Madame, et de jour et de nuit
Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire,
Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire
Qu'adorer et servir la beauté qui me nuit;
Si c'est aimer de suivre un bonheur qui me fuit,
De me perdre moi-même et d'être solitaire,
Souffrir beaucoup de mal, beaucoup craindre et me taire,
Pleurer, crier merci, et m'en voir éconduit;
Si c'est aimer de vivre en vous plus qu'en moi-même,
Cacher d'un front joyeux, une langueur extrême,
Sentir au fond de l'âme un combat inégal,
Chaud, froid, comme la fièvre amoureuse me traite,
Honteux, parlant à vous, de confesser mon mal;
Si c'est cela aimer, furieux je vous aime.
Je vous aime, et sais bien que mon mal est fatal.
Le coeur le dit assez, mais la langue est muette.
Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire,
Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire
Qu'adorer et servir la beauté qui me nuit;
Si c'est aimer de suivre un bonheur qui me fuit,
De me perdre moi-même et d'être solitaire,
Souffrir beaucoup de mal, beaucoup craindre et me taire,
Pleurer, crier merci, et m'en voir éconduit;
Si c'est aimer de vivre en vous plus qu'en moi-même,
Cacher d'un front joyeux, une langueur extrême,
Sentir au fond de l'âme un combat inégal,
Chaud, froid, comme la fièvre amoureuse me traite,
Honteux, parlant à vous, de confesser mon mal;
Si c'est cela aimer, furieux je vous aime.
Je vous aime, et sais bien que mon mal est fatal.
Le coeur le dit assez, mais la langue est muette.
Parce qu'à mesure que notre monde tombe en décadence, que le selfie devient le seul moyen de se sentir exister, je ressens le besoin de ne pas me perdre dans cette médiocrité ambiante.
Les belles lettres, les mots, les romans, la poésie sont une source inépuisable de plaisir, de satisfactions intellectuelles et de ravissements esthétiques...
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