Voici mes derniers coups de coeur. Mes virées au cinéma (ou au théâtre) ne sont pas aussi fréquentes que je le souhaiterais et je reste fidèle à mes exigences; mes goûts ne sont pas forcément grand public...les productions qui n'ont pas la faveur de la masse sont ce vers quoi me portent mes aspirations. Il y a des pépites réalisées par de grands cinéastes, des films d'une grande beauté esthétique et porteurs d'un message, d'un engagement que la majorité des spectateurs ignore, leurs choix se portant essentiellement vers le divertissement pur et Simple! simpliste pourrait-on ajouter!
Cinéma :
En bref, le mois d'avril qui vient de s'achever a été l'occasion de belles découvertes. Vous constaterez que je présente ici le jubilatoire "120 battements par minute", sorti au cinéma en août 2017. Je dois avouer, honteusement, que je ne l'avais pas encore vu, malgré les éloges dithyrambiques et les nombreux pris qu'il a reçus. Un film bouleversant traversé par un souffle conquérant, galvanisant. Les oeuvres d'art qu'elles soient de mots, de musique ou d'images ont des vertus roboratives!! Depuis que j'ai vu ce film, impossible de m'enlever de la tête "small town boy" de Bronski Beat! Je n'avais pas fait mon classement des meilleurs films sortis en 2017...si je devais effectuer ce classement aujourd'hui, "120 battements par minute" figurerait en tête incontestablement.
"The third murder" est un film du japonais Hirokazu Kore-eda, qui nous avait éblouis avec ses chroniques familiales "tel père tel fils" ou encore "notre petite soeur"; avec "the third murder", Kore eda nous emmène dans le registre du polar judiciaire dans lequel un avocat M. Shigemori doit composer avec les contradictions de son client M. Misumi. Ce dernier a avoué le meurtre de son patron, mais revient sans cesse sur ses déclarations. La réflexion est ouverte sur une critique du système judiciaire japonais, mais également sur les fêlures que peuvent créer les relations familiales. Un film brillant mais qui ne restera malheureusement pas dans les salles longtemps compte tenu du nombre de navets qui sortent chaque semaine sur nos grands écrans!!
Lecture :
"Vie de David Hochney" de Catherine Cusset n'est évidemment pas le seul livre lu ce mois-ci, mais après avoir entendu l'auteur en parler sur France culture et France inter, et ayant beaucoup apprécié son précédent roman "l'autre qu'on adorait", il est intéressant de comprendre quel regard elle pose sur la vie du plus grand artiste peintre contemporain encore vivant. Vous connaissez sans doute son fameux style aux couleurs éclatantes. L'année dernière, le centre Pompidou lui avait consacré une rétrospective à l'occasion des 80 ans de l'artiste. Dans le portrait que fait Catherine Cusset de D. Hockney, vous découvrirez l'engagement, les valeurs, les doutes, les douleurs, les joies qui ont fait de lui l'artiste qu'il est.
Exposition :
Pour les mélomanes, ne passez pas à côté de cette très belle exposition dédiée à la musique arabe, actuellement à la Philharmonie de Paris jusqu'au 19 août.
Vous aurez sans doute reconnu sur l'affiche ci-dessous "l'astre de l'orient", "la quatrième pyramide", la diva, le monument de la chanson arabe...Oum Kalthoum. Chacune de ses chansons donne des frissons. Pour l'anecdote, le seul pays occidental dans lequel la diva a accepté de donner un concert est la France; et pour mémoire c'était à l'Olympia en 1967.
Théâtre :
J'ai fini le mois d'avril en assistant à une représentation théâtrale à la comédie des Champs-Elysées.
Il s'agit de la pièce "le fils" de Florian Zeller dont voici le résumé :
"Nicolas a dix-sept ans et semble avoir du mal à vivre. Il n'est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui est-il arrivé ? Et pourquoi ne va-t-il plus en cours ? Dépassée par les événements, sa mère (Anne Consigny) ne sait plus quoi faire, et Nicolas demande à vivre chez son père (Yvan Attal). Ce dernier va tout faire pour tenter de le sauver et lui redonner le goût de vivre. Mais peut-on vraiment sauver quelqu'un d'autre que soi-même ? "
Le sujet est des plus poignant et en tant que parent on ne peut que partager le désarroi des parents de cet adolescent qui ne trouve plus de goût à l'existence et qui n'en comprend pas le sens. Il se fait du mal car cela le soulage, il pleure sans raisons, a des bouffées d'angoisse, ne se rend plus au lycée depuis plusieurs mois...il ne traverse pas une déprime passagère, il est victime d'une dépression sévère et souhaite en finir avec la vie pour ne plus souffrir sans savoir d'ailleurs d'où vient son mal. Un sujet auquel je suis particulièrement sensible et qui m'a émue aux larmes. Rod Parradot (Nicolas, le fils) est un comédien épatant, nouveau dans le monde du théâtre, il n'en est pas moins prometteur. Il avait reçu le César du meilleur espoir masculin en 2016. Que dire de Yvan Attal qui est bouleversant et qui éblouit par la sincérité de son jeu. Habituellement peu friande de théâtre contemporain, préférant le classique, cette pièce est chaudement recommandée. 2h15 de plaisir!
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