Accéder au contenu principal

LUX, Maud MAYERAS...un thriller atypique.

catégorie : thriller, éditions Anne Carrière, octobre 2016, 246 pages. (je remercie les éditions Anne Carrière de m'avoir permis de lire ce livre en avant-première).

Résumé de l'éditeur
C'est l'histoire d'un retour, d'une sentence et d'une vague qui monte à l'horizon. 2016. Antoine Harelde débarque à Ceduna, dans les terres arides du sud de l'Australie. Vingt ans auparavant, il a passé un été dans cette petite ville perdue et, en l'espace de trois mois qui l'ont vu quitter l'adolescence, il a connu la joie, l'amitié, l'amour et l'horreur. Aujourd'hui il est un homme. Il n'a pas oublié, il n'a rien pardonné. Mais la justice prend d'étranges et inquiétantes couleurs à la lumière de l'apocalypse.
Dix ans après son premier roman et jour de son anniversaire, Maud Mayeras publie ce 6 octobre 2016 son troisième thriller.
La sortie d'un nouveau roman de Maud Mayeras est pour moi un événement; en effet ses deux précédents thrillers "Hématome" et "Reflex" sont très bons et m'ont procuré des moments de lectures haletants.
Ce nouveau roman est différent, pas tant dans la construction narrative qui alterne des chapitres de 1996 et des chapitres du présent, que dans sa définition même du thriller pour lequel elle prend quelques libertés.

La quatrième de couverture peut paraître énigmatique et on ne sait pas à quoi s'attendre, c'est sans doute l'effet produit par ce roman qui gardera un caractère énigmatique, voire décalé après l'avoir refermé.

Quand Antoine Harelde débarque à Céduna avec sa mère en 1996, sa rencontre avec Hunter va lui faire vivre une amitié fusionnelle et peut-être quelques émois amoureux incontrôlables. Lark c'est la petite soeur de Hunter, elle semble avoir un faible pour Antoine, mais compte tenu de son jeune âge elle n'obtient pas l'intérêt qu'elle souhaiterait. Une succession de drames vont frapper la vie d'Antoine et lorsqu'il reviendra à Céduna vingt ans plus tard pour assouvir sa vengeance, il n'en aura pas fini avec le cauchemar. De nombreux personnages très singuliers vont croiser son chemin, comme "Cockie", un homme visiblement désaxé, véritable loque humaine qui ne s'est jamais remis d'un drame, et qui sous son apparence répugnante et sa folie vraisemblablement "simulée" cache une bonté incroyable.

A dire vrai, je n'ai jamais lu de thriller de ce genre, et on peut être dérouté si on s'attend à retrouver le même style que les romans précédents de l'auteur. Toutefois l'écriture reste la même, fluide, sans fioritures et le découpage en 77 chapitres rend la lecture très agréable.

Vengeance, solitude, amour, amitié, secret, manipulation, apocalypse...voici quelques un des mots clés de cette histoire

Maud Mayeras se montre plus elliptique dans ce roman, mais elle a le don de balancer des phrases criantes de vérité d'une façon très concise et implacable. Elle joue parfaitement avec différents genres et se permet l'audace de nous offrir un thriller dont elle réinvente les codes. Moins haletant que "REFLEX"qui fut un véritable coup de coeur et moins cru que "HEMATOME", on ne sort pas de "LUX" (titre qui est une énigme pour moi) indifférent. Ce roman comporte beaucoup de zones d'ombre et d'incompréhension...et j'aurais besoin de vos lumières pour les éclairer.

POUR FINIR / 

C'est tout à fait le genre de roman que je choisirai pour une discussion dans le cadre d'un club de lecture, parce qu'il nous laisse avec un sentiment étrange, l'envie de reprendre certains passages pour voir ce qui nous aurait échappé et parce qu'on se débat avec le sens et les personnages.
Je vous invite donc à le lire afin que nous puissions partager nos impressions et échanger nos points de vue.
Maud Mayeras confirme son talent d'écrivain et je le dis haut et fort, elle mériterait une plus large exposition médiatique parce que c'est une auteure qui a un univers bien à elle, beaucoup de choses à exprimer et que je persiste en disant que "Reflex" son deuxième roman est une pépite dans le genre du thriller.



Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Derrière la haine, Barbara ABEL

éditions Fleuve noir, 2013. Résumé de l'éditeur : D'un côté il y a Tiphaine et Sylvain, de l'autre, il y a Laëtitia et David. Deux couples, voisins et amis, fusionnels et solidaires, partagent le bonheur d'avoir chacun un petit garçon du même âge. Maxime et Milo grandissent ensemble, comme des jumeaux. Jusqu'au drame. Désormais, seule une haie sépare la culpabilité de la vengeance, la paranoïa de la haine...          Toujours désireuse de découvrir des auteurs de thrillers que je ne connaissais pas, Barbara Abel semblait correspondre au "profil recherché". Un "synopsis" prometteur, une photo de couverture accrocheuse et intrigante à souhait, et tous les avis lus sur internet m'ont encouragée à lire ce roman qui ne faisait pas partie de ma pile à lire du mois de mai. Je me rends compte au fur et à mesure de me lectures et de certaines déceptions que je deviens assez exigeante en matière de thrillers/romans noir/polars. Je m...

Petit pays, Gaël FAYE..un hymne à l'innocence perdue.

Editions Grasset, rentrée littéraire 2016, 215 pages. Résumé Avant, Gabriel faisait les quatre cents coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l'harmonie familiale s'est disloquée en même temps que son "petit pays", le Burundi, ce bout d'Afrique centrale brutalement malmené par l'Histoire. Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de coeur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d'orage, les jacarandas en fleur...L'enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais.                Gaël Faye nous offre un magnifique roman sur l'enfance. Il montre comment la violence finit par s'insinuer dans les âmes les plus innocentes pour les saccager. Cette violence et cette peur qui prendront place petit à petit et qui dissoudront l'insouciance de l'enfance pour laisser place à l...

Bilqiss, Saphia AZZEDDINE...une lecture nécessaire

éditions Stock, 2015, 209 pages. Extrait "Vous priez encore Dieu? - Bien sûr. Pourquoi ne le ferais-je pas? -Eh bien, il me semble qu'Il vous abandonnée ces derniers temps. - Allah ne m'a jamais abandonnée, c'est nous qui l'avons semé."           Condamnée à la lapidation pour avoir osé déclamer l'adhan (appel à la prière) à la place du Muezzin, BILQISS n'entend pas endurer ses derniers jours dans l'apitoiement, mais transformera son indignation en une force éblouissante et montrera plus que jamais qui elle est. Femme à la fougue éclatante, à la présence insolente et à l'esprit vif et piquant, BILQISS réussira-t-elle à attirer l'attention sur l'iniquité de sa condition et de ce qu'elle s'apprête à subir?          Son simulacre de procès m'a fait penser à celui de Marie-Antoinette en 1793, où condamnée à subir le même sort que son mari LOUIS XVI, on l'accusera de tout et n'importe quoi avant de la condui...